Féministe : je n'aime pas ce mot.

Respirez, féministes qui passez par là, je ne parle que du signifiant, pas du signifié ... 😉

(Et là comme je n'ai pas le temps de faire un cours de linguistique, allez voir notre ami Wiki).

Maintenant que j'ai piqué votre curiosité, il faut que je développe.

Féministe : je n'aime pas ce mot.

L'incontournable "Affaire Weinstein".

Bon, pas la peine de vous mettre un lien en guise de cours de rattrapage (et si ces derniers mois, votre vie était celle de la Belle au Bois Dormant, restez au lit).

Tout est reparti de là, oui, reparti car le combat pour l'égalité entre les femmes et les hommes dure depuis longtemps (le cours d'histoire aussi, je vous en dispense).

Ce que cette affaire a fait ressortir est intolérable mais, depuis le début, je n'arrête pas de me dire que l'on peut prendre le problème à l'envers : pourquoi n'ouvre-t-on les yeux que maintenant ? Et genre, on découvre seulement aujourd'hui les pratiques abjectes d'Hollywood ? (Aurore t'as le sommeil vraiment lourd).

D'accord, tout cela a permis de relancer le combat au quotidien et d'occuper les actrices entre deux tournages avec le mouvement Time's Up (et non Times Up, hein Emma 😁). Merci Harvey ! #turestesunGROSporc

Où en étais-je ? Ah oui, viol, harcèlement de rue, frottis frotta dans le métro, NOUS EN AVONS MARRE ! Et nous en avons surtout marre de devoir le dire encore, encore et encore et ce, depuis des décennies.

Et les hommes dans tout cela ? Mais si, les gentils. Depuis cette affaire, ils ne savent plus comment se comporter avec nous, comment nous aborder. Où est la limite entre un mec relou et le maladroit ?

Sommes-nous en train de vivre un changement clé dans les rapports femmes-hommes ?

Et les hommes ?

On a du mal à vous entendre

Ils sont mis à l'écart. 

Fé-mi-nis-te : rien qu'à l'entendre (le signifiant), on sent que les hommes ne sont pas les bienvenus. Mais pourquoi devrait-il s'agir d'un combat de femmes pour les femmes ? Sommes-nous les seules à pouvoir nous battre pour nous ? Heureusement qu'en 39-45 les Américains ont traversé l'Atlantique ... Enfin, je dis ça comme ça moi.

Depuis la nuit des temps, nous sommes vues comme différentes des hommes, mais est-ce un tort ? Car physiquement ... la différence saute aux yeux !

C'est évident non ? - Clémentine Delait

Il faut dire que nous ne sommes pas tendres avec eux.

En écrivant cet article, j'ai réfléchi aux preuves, aux témoignages.

Aux preuves d'amour, aux témoignages d'amour.

J'ai eu beau me retourner la tête dans tous les sens, des preuves d'amour d'hommes envers les femmes j'en ai trouvées, mais l'inverse, je cherche, je cherche ... Au milieu des chansons de femmes dégoulinantes de mièvrerie, en existe-t-il qui font honneur à nos hommes ? Existe-il une artiste qui a pour muse un homme ? Avons-nous édifié un temple pour leur rendre hommage ? Oui ? Non ? Peut-être ? Suis-je la seule à réfléchir sans rien trouver ?

Par contre, le Taj Mahal, les hommes qui chantent les femmes libérées, ils existent. Les muses peuvent être vues comme des femmes objets que l'on sublime pour mieux les montrer, les exhiber comme des bêtes de foire. Mais pourquoi peindre, sculpter ou habiller quelqu'un que l'on voudrait cacher ? Nous les fascinons, point.

Pour clore ce paragraphe, un tableau, L'Origine du Monde de ce bon Gustave, qui est, pour moi, un beau tableau de femme.

L'Origine du Monde - Gustave Courbet

Que serait le monde sans la femme ?

Oui, que serait le monde sans nous ?

Allez demander à ces familles dont on a échangé les mamans. D'ailleurs, étrange, on n'échange pas les papas. Peut-être que l'émission aurait moins de succès 😁

Cette émission n'est pas si inintéressante, elle révèle que ce sont majoritairement les femmes qui gèrent le foyer (et que sans elles poussins et coq sont PER-DUS), mais donc aussi qu'elles ont une charge mentale assez élevée.

Ah ! La charge mentale, une révélation (et je ne suis pas ironique) ! La bande dessinée d'Emma illustre très bien ce qu'est la charge mentale, je vous conseille d'aller y jeter un coup d’œil, vous reviendrez avec Un Autre Regard. Après cette lecture, on a pris conscience que beaucoup de femmes étaient presque en sur-charge mentale. J'entendais une émission à ce sujet, des personnes témoignaient pour effectivement dire qu'elles géraient tout et devaient penser à 1000 choses à la fois. Ce que j'ai apprécié, ce sont celles qui se remettaient en question : je gère tout, ok, mais est-ce que je délègue ? Pas toujours, pas toujours assez. Nous sommes certaines à nous plaindre que l'on fait tout, mais agissons-nous pour changer cela, pour sortir de cette situation ?

Le monde ne serait donc pas grand chose sans la femme, c'est évident. Nous sommes juste à un point de non retour où il faut que l'équilibre change, évolue.

Equilibre, Egalité, Equité.

Le monde féminin se soulève pour réclamer plus d'égalité (enfin, cela fait un moment que les demandes ont été envoyées), mais est-ce bien l'égalité qui apportera le bon équilibre ?

Personnellement je ne suis pas convaincue.

La vie n'est pas un long fleuve tranquille, elle est semée d’embûches et de palissades. Le monde parfait n'existe pas, nous devons donc, quel que soit le combat, tout faire pour essayer de l'atteindre.

Quand il y a un déséquilibre, mettre tout le monde sur un même pied d'égalité n'est pas forcément la bonne solution. Parfois, je pense qu'il faudrait plutôt faire appel à l'équité.

L'équité, du latin aequitas (égalité), désigne une forme d'égalité ou de juste traitement. Elle appelle des notions de justice naturelle et d'éthique, dans l'appréciation par tous et chacun de ce qui est dû à chacun ; au-delà des seules règles du droit en vigueur. Dans la société humaine, l'équité permet une discrimination positive adaptant les conséquences de la Loi (souvent générale) aux circonstances et à la singularité des situations et des personnes (spécificités historiques, socioculturelles liées aux passés et cultures individuelles). La notion d'équité appelle celles d'impartialité et de justice, et se rapproche de celle d'égalité des chances (relevant plutôt du domaine de l'éthique) tandis que la notion d'égalité se rapproche de l'égalité de traitement (relevant plutôt du domaine de la morale), bien que ces notions soient proches.

Merci Wikipédia.

L'équité me semble parfois plus appropriée. En effet, c'est prendre en compte les différences de chacun pour rétablir au mieux l'équilibre.

Dans le cas des relations femmes-hommes, c'est accepter que NOUS SOMMES NATURELLEMENT DIFFÉRENTS, c'est relever ces différences et surtout, faire le point sur ce qui entraîne une inégalité de traitement et agir pour y remédier. Si la différence de traitement n'est pas justifiée, il faut alors faire appel au bon sens et arrêter le traitement inégal. Si elle est justifiée par la nature (comme par exemple le fait de pouvoir porter ou non un enfant #originedumonde), là, il faut intervenir. Si on fait appel à l'équité, on ne va aider que celui qui est désavantagé afin de contrer le déséquilibre naturel.

Bon, il est peut-être temps de conclure Camille.

Cet article est né d'un ras-le-bol de cette situation où, au premier scandale tout le monde relève la tête, puis ensuite plus rien jusqu'au prochain fait. C'est vrai, nous sommes au mois de mai 2018, et depuis la Journée de la Femme ou Journée du Droit des Femmes (appelez ce jour débile comme il vous chante) c'est silence radio.

Les choses doivent changer, mais Rome ne s'est pas faite en un jour, il faudra du temps.

Oui, il faudra du temps, le changement doit se faire en profondeur, jusque dans les foyers et dans la manière dont l'on éduque les enfants. Là, aucune loi n'y pourra rien, la loi ne peut rien faire sur nos mentalités et celles que l'on transmet.

Nous sommes aussi peut-être arrivés à un stade de l'évolution où il n'y a plus besoin de parler de femmes et d'hommes. Dans la nature, les animaux se partagent les tâches : les mâles plutôt à la protection et les femelles à l'éducation. Mais nous, nous sommes passés à un autre stade, chaque sexe arrive à vivre sans l'autre. Ne faudrait-il pas parler d'humain ? Il y aurait simplement des mâles et des femelles pour permettre la reproduction (et encore ! - cela est un autre débat).

Je sais que cet article risque de déplaire. Vous avez le droit de ne pas être d'accord avec mon point de vue, c'est même une bonne chose, car cela signifie qu'en me lisant vous vous êtes fait votre propre idée sur la question.